Audiogramme vocal
L'audiométrie vocale est un examen subjectif, permettant d'observer la compréhension des mots du patient. Elle permet notamment d'observer la concordance avec l'audiométrie tonale et de mettre en lumière d'éventuels troubles centraux neurologiques.
En effet, il peut exister une discordance entre les seuils auditifs (entendre des sons) et l'intelligibilité de la parole (comprendre des mots), notamment dans les pathologies rétro-cochléaires (neuropathies...).
Le principe consiste à envoyer des listes de mots/phrases/phonèmes (ex 10 mots, équilibrés en compositions phonétiques et représentatifs de la langue française), et à noter en pourcentages le nombre de mots répétés correctement. Cette liste est envoyée à une première intensité en fonction de l’audiogramme tonal du patient, puis ce test est répété à différentes intensités. Les listes sont adaptées en fonction des âges (ex: pour adultes ; listes dissyllabiques de Fournier et test phonétique de Lafon, pour enfants, liste de Boorsma,...). Ils permettent de tester, selon leur composition, la compréhension des mots et/ou la suppléance mentale (mémoire auditive permettant de reconstituer un mot même si l'on ne dispose pas de toutes les informations sonores).
On trace ainsi la courbe d'intelligibilité de la parole.
On considère qu'elle est normale si on a 100% de compréhension à 20 dB HL.
De même, le 50% d'intelligibilité (=seuil d'intelligibilité) doit correspondre à la perte d'audition moyenne à l'audiométrie tonale (moyenne des 500, 1000, 2000 et 4000Hz). Si ce n'est pas le cas, des troubles rétro-cochléaires ou d'autres pathologies doivent être suspectées et recherchées.
De plus, si la forme de la courbe de normo-entendant (en S) n'est pas respectée (ex: forme de cloche), il peut alors exister des distorsions cochléaires et des forts recrutements, expliquant certaines difficultés d'appareillage (notamment dans le bruit).
L'audiométrie vocale peut également être réalisée dans le bruit afin d'observer des possibles lésions liées à des traumatismes sonores, en l'absence de perte auditive à l'audiométrie tonale classique, et évaluer les éventuelles difficultés de discrimination du patient dans le bruit.
Ce test se fait dans une cabine insonorisée comme pour l'audiométrie tonale classique, mais avec un bruit qu'on augmente progressivement d'intensité.
Seuil subjectif d'inconfort
On le mesure à l'aide du casque audiométrique. Il permet de mesurer le seuil minimal de son pouvant créer un inconfort chez un patient. Pour cela, le son est augmenté, pour chaque fréquence, progressivement, et le patient lève la main lorsque le son devient inconfortable.
Cela permet de déceler ou une éventuelle hyperacousie, ou un phénomène de recrutement (pincement de la dynamique en raison d’une perte d'audition), ou syndrome du « cocktail party ».
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